Des toiles de Monet vont servir à étudier
la composition du "smog" londonien

Fin XIXe début XXe, la capitale britannique était noyée par un brouillard permanent, dont la nature exacte n'a toujours pas été identifiée. Des vues de Londres peintes par Monet vont peut-être aider à percer le mystère, annonce une étude scientifique publiée dans l'une des revues de la Royal Society, mercredi 9 août.
Le premier examen de la série d'œuvres londoniennes du maître français a permis à Jacob Baker et John Thomas, de l'université de Birmingham, d'établir que les tableaux avaient été peints d'après une observation directe, et non de mémoire comme on le pensait jusqu'à présent.
Le peintre impressionniste Claude Monet (1840-1926) a séjourné trois fois à Londres entre 1899 et 1901, outre son séjour en 1870-71. Il y a peint en particulier une série célèbre du Parlement de Westminster vu depuis la rive sud de la Tamise.
Les toiles sont pour la plupart datées d'une date postérieure, en général celle de leur vente. Mais les chercheurs de Birmingham ont pu, en étudiant la position du soleil aux dates de séjour du peintre, démontrer où exactement se tenait Monet quand il les a peintes, même si certaines ont été terminées dans l'atelier de l'artiste à Giverny, à l'ouest de Paris.

LES YEUX DE MONET COMME INDICES SCIENTIFIQUES

L'étude de la correspondance du peintre a confirmé leurs découvertes. Après avoir prouvé que Monet a bien peint ce qu'il avait vu plutôt que ce dont il se souvenait, ils espèrent maintenant utiliser la série pour percer le mystère du brouillard permanent décrit par tous les visiteurs de Londres à la fin du XIXe siècle.
Ils espèrent que les couleurs et la réfraction particulière de la lumière reproduites dans les tableaux sont autant d'indices sur le type de particules qui noyaient alors la capitale britannique dans le célèbre "smog" (contraction de "smoke", fumée, et de "fog", brouillard).
Avec AFP